Cet article a été rédigé et publié pour cycliste.ch

Lorsqu’on réfléchit à réaliser une étude posturale, une des questions qui vient à l’esprit est de savoir vers quel système d’analyse se tourner et selon quel processus.

Un premier paramètre important est de bien faire la différence entre des mesures qui peuvent être déterminées de manière statique avec une prise de cotes anthropométriques et une analyse en dynamique qui permet une mise en relation du pédalage et de la posture de manière cinétique. Cette seconde option est bien plus puissante qu’une simple analyse statique car elle permet de prendre en compte de nombreuses caractéristiques physiques du cycliste en mouvement – souplesse, flexibilité et force musculaire notamment.

Pour illustrer cela, on pourrait imaginer l’exemple de deux jumeaux avec une anatomie strictement identique et qui ont pourtant très peu de chance de pédaler et de se tenir de la même manière sur un vélo. De la même façon, déterminer des réglages tels que la hauteur de selle ou la plongée avec une prise de mesures anthropométriques uniquement et en les mettant en relation avec une banque de données, élimine toute personnalisation, pourtant indispensable, de la position d’un individu. Des variations reliées par exemple à un historique de blessure, à une corpulence particulière ou une souplesse du dos réduite pour ne mentionner que quelques cas fréquents.

Par conséquent, il me semble primordial d’aborder l’analyse posturale sous un angle dynamique et pour cela deux outils utilisés de manière conjointe s’imposent : la capture de mouvement grâce à la vidéo et l’analyse des appuis grâce à une cartographie de la pression des points de contact entre le cycliste et le vélo (principalement la selle et les pédales).

C’est en combinant ces deux outils qu’on acquiert les informations nécessaires à une étude posturale robuste. Cependant, ce n’est pas la technologie en elle-même qui fait un bon bike fit, quel que soit le système utilisé (cela peut même être contre-productif si le bike fitter ne la maîtrise pas totalement). L’étude posturale sera réussie grâce à l’expérience et à l’expertise du bike fitter qui va utiliser de manière idoine les informations mises en exergue par la technologie pour les placer en relation avec le cas spécifique du cycliste qu’il est en train d’analyser. Il pourra ainsi donner des recommandations adéquates.

Jamais une analyse vidéo seule (ou guidée uniquement par un algorithme « anatomico-mathématique ») ne parviendra à un résultat satisfaisant sans compétences de l’ajusteur. Il vaut donc mieux rester critique face au marketing parfois « bling bling » de systèmes d’analyse clé en main pour bike fitter sans expérience, ceux-ci n’étant souvent basés que sur des modèles mathématiques appliqués à l’anatomie décontextualisée d’un individu.

Chez Vélo Perfection nous utilisons deux systèmes d’analyse vidéo différents ; Dartfish qui est un logiciel de capture de mouvement non spécifique au bike fitting et Precision Fit qui est un programme spécifiquement conçu pour les études posturales. Nous travaillons également avec l’analyse de pression Gebiomized pour analyser les appuis au niveau de la selle et des chaussures.  Mais surtout nous utilisons ces informations dans le contexte spécifique unique lié à chaque individu et ceci dans la philosophie d’effectuer le bike fit le plus personnalisé possible pour chaque cycliste.

Guillaume